L’emploi et la population active diminuent au fil des ans, et la situation pourrait s’aggraver au T1 | ConstruForce Canada

L’emploi et la population active diminuent au fil des ans, et la situation pourrait s’aggraver au T1


Carrefour Marché de l’emploi

Dans l’économie, le nombre total d’emplois dans tous les secteurs à l’échelle nationale a diminué de 63 000 travailleurs (-0,3 %) en décembre. Le mois de décembre est le premier où une baisse d’emploi a été recensée depuis avril. L’emploi a fléchi en Nouvelle-Écosse, en Saskatchewan, au Manitoba et à l’Île-du-Prince-Édouard, mais s’est fixé juste sous les niveaux d’avant la COVID-19 à Terre-Neuve-et-Labrador. L’Alberta et le Manitoba restent à des lieues de cette cible.

L’emploi dans la construction demeure sous le niveau enregistré avant la COVID-19

L’emploi dans le secteur de la construction sera précaire en 2021.

La dernière Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada, qui a été réalisée dans la semaine du 6 au 12 décembre, révèle que le nombre d’emplois dans le secteur a baissé de 4 % d’un mois à l’autre, ce qui représente 1 386 200 travailleurs en décembre. Alors qu’on s’attend à une certaine diminution à cette période de l’année en raison de la nature quelque peu saisonnière de l’emploi dans le secteur de la construction, la baisse de 55 900 travailleurs donne à penser que les effets de la COVID-19 perdurent.

Par rapport à décembre 2019, le nombre d’emplois dans le secteur a chuté de 86 300 travailleurs (-6 %), ce qui reflète la baisse de la demande dans certaines provinces.

Graphique : Population active, emploi et taux de chômage dans le secteur de la construction (%), Canada

À la semaine de référence de décembre, les mesures de santé publique introduites plus tôt à l’automne sont restées en vigueur au Manitoba et au Québec, tandis que d’autres provinces ont instauré leurs propres restrictions. De nombreuses provinces ont également adopté d’autres mesures de santé publique après cette semaine, notamment des restrictions renforcées qui ont été annoncées au Québec et en Ontario au début du mois de janvier.  

Les répercussions des nouvelles mesures visant à freiner la propagation de la COVID-19 seront prises en considération dans les résultats de l’EPA des mois de janvier et de février. Ces mesures feront probablement diminuer davantage l’emploi dans la construction au début de 2021.

En décembre, la Colombie-Britannique était la seule province qui avait enregistré une augmentation du nombre d’emplois dans la construction d’un mois à l’autre. La province a embauché 8 600 travailleurs, ce qui représente une augmentation de 4 %. Année après année, la baisse du nombre d’emplois en Colombie-Britannique reste toutefois à près de 28 000 travailleurs (-12 %).

C’est à Terre-Neuve-et-Labrador que l’emploi a été le plus affecté. Année après année, une baisse de près de 2 400 travailleurs (-14 %) est notée. Plus précisément, une baisse de 3 900 travailleurs (-21 %) a été enregistrée en décembre. De son côté, l’Ontario était la province la moins affectée, ayant seulement une baisse de 2 % au cours de l’année et 3 % en décembre.

La population active se voit offrir des contrats dans toutes les provinces, sauf en Nouvelle-Écosse

La baisse de l’emploi a eu certes des répercussions sur la population active du secteur de la construction, qui est passée à 1 518 100 travailleurs dans tout le pays en décembre, soit une baisse de 3,5 % par rapport à décembre 2019. Le total mensuel était légèrement meilleur : en effet, la population active n’a réduit que de 2 % par rapport au total de novembre.

La Colombie-Britannique a connu le plus important repli, suivi de l’Île-du-Prince-Édouard. La population active de la Colombie-Britannique a baissé de presque 11,8 %, soit 29 300 travailleurs par rapport à ce qui a été enregistré en décembre 2019. Malgré la forte demande de construction à l’Île-du-Prince-Édouard, sa population active a diminué de 9,5 % d’une année à l’autre.

Dans la plupart des autres provinces, les baisses de la population active étaient moins marquées. La plupart des provinces de l’Ouest, sauf la Colombie-Britannique, ont enregistré des baisses de moins de 5 %. Terre-Neuve-et-Labrador, quant à elle, a vu sa population active baisser de 7,3 % d’une année à l’autre. L’annulation ou la suspension de plusieurs projets importants dans la province, comme le projet d’agrandissement de West White Rose, a contribué à cette baisse.

La population active de l’Ontario a chuté de 0,1 % au fil des ans, tandis que la population active de la Nouvelle-Écosse a augmenté de 3,6 % sur l’ensemble de l’année 2020.

À l’échelle nationale, le nombre total d’heures travaillées dans le secteur de la construction n’a que légèrement baissé (-0,6 %) en décembre, mais il demeure bien en deçà du niveau enregistré en décembre 2019, soit 7 %. Les heures travaillées à Terre-Neuve-et-Labrador ont continué à baisser de façon importante. Elles représentent une diminution de 21 % par rapport aux niveaux enregistrés en novembre et une baisse de 19 % d’une année à l’autre. À l’opposé, la Colombie-Britannique (+13 %), la Nouvelle-Écosse (+9 %), le Manitoba (+6 %) et le Nouveau Brunswick (+4 %) ont tous enregistré une hausse des heures travaillées en décembre.

Le taux de chômage national dans le secteur de la construction a atteint 8,7 %, soit 2,3 % de plus qu’en décembre 2019 et 1,8 % de plus qu’en novembre. Le taux de chômage de la Colombie-Britannique est le seul à avoir fléchi de 3,7 %. Bien que cette baisse ait été positive, la taille globale de la population active dans le secteur de la construction demeure inférieure à celle de 2019, ce qui signifie que les conditions du marché du travail se sont améliorées dans la province.

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Klayton Gonçalves est économiste principal et responsable de l’information stratégique pour ConstruForce Canada.