L’emploi en construction continue de stagner en février, mais la lente croissance de 2021 pourrait bientôt s’accélérer | ConstruForce Canada

L’emploi en construction continue de stagner en février, mais la lente croissance de 2021 pourrait bientôt s’accélérer


Carrefour Marché de l’emploi

La faiblesse du secteur de la construction en début d’année s’est maintenue en février.

Après un déclin de l’emploi de plus de 4 % en janvier, le secteur n’a gagné que 800 emplois en février, soit une hausse de moins de 1 %. L’emploi dans le secteur à l’échelle nationale se situe actuellement à 1,329 million de travailleurs, soit 4 % sous le niveau de février 2020. Ces données sont tirées de la dernière Enquête sur la population active de Statistique Canada, et ont été recueillies pendant la semaine du 14 au 20 février.

Graphique : Population active, emploi et taux de chômage dans  le secteur de la construction (%), Canada

Le début d’année laborieux du secteur pourrait être attribuable à de nombreux facteurs, dont le caractère saisonnier du secteur. La construction de routes, de ponts et d’autoroutes diminue en effet généralement pendant les premiers mois de l’année. De plus, le secteur est toujours touché par les répercussions de la pandémie de COVID-19.

Les mesures imposées par les autorités sanitaires dans beaucoup de provinces à la fin de décembre se sont allégées au début de février. Les restrictions ont en effet été assouplies, à différents degrés, le 8 février au Québec, en Alberta, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. En Ontario, les restrictions ont été levées dans bon nombre de régions le 10 et le 15 février, mais le confinement est demeuré en vigueur dans plusieurs des plus grandes régions de la province pendant la semaine de référence. Diverses mesures ont aussi été relâchées au Manitoba le 12 février.

En revanche, Terre-Neuve-et-Labrador a instauré un nouveau confinement le 12 février, forçant l’arrêt généralisé des entreprises et des services non essentiels.

Comme on pouvait s’y attendre, Terre-Neuve-et-Labrador a enregistré les déclins mensuels les plus importants en ce qui concerne l’emploi dans le secteur de la construction (-17,6 %), suivie de la Nouvelle-Écosse (-7,8 %), de l’Île-du-Prince-Édouard (-1,8 %) et de la Colombie-Britannique (-1,3 %). Le Nouveau-Brunswick, l’Ontario et l’Alberta ont aussi connu des baisses, mais ces dernières étaient inférieures à 1 %.

Le Québec (+4 %), la Saskatchewan (+3,5 %) et le Manitoba (+1,8 %) sont les seules provinces à avoir enregistré des gains d’un mois à l’autre au chapitre de l’emploi.

Le taux de chômage du secteur a diminué à l’échelle nationale, atteignant 9,7 % en février, par rapport à 10,7 % en janvier. Il demeure cependant à 1,6 point de pourcentage au-dessus des niveaux de février 2020.

À l’échelle provinciale, le taux de chômage le plus élevé en février a été observé à Terre-Neuve-et-Labrador (37,4 %), en hausse de 7 points de pourcentage par rapport à janvier, et de 2,5 points de pourcentage par rapport à février 2020. Le taux de chômage dans le secteur de la construction du Nouveau-Brunswick a aussi augmenté pour un quatrième mois consécutif pour s’établir à 26,7 %. Il s’agit d’une hausse de 7,7 points de pourcentage comparativement à l’année précédente.

Par rapport à février 2020, seuls la Nouvelle-Écosse, le Québec, le Manitoba et la Saskatchewan ont connu des diminutions des taux de chômage.

La tendance de la population active du secteur de la construction est également à la baisse. La population active s’établit actuellement à 1,472 million de travailleurs, une diminution de 1 % (-14 100 travailleurs) par rapport à janvier 2021 et de 2,4 % (-36 200 travailleurs) comparativement à février 2020.

D’une année à l’autre, Terre-Neuve-et-Labrador a enregistré le plus important déclin de sa population active : la province a perdu 5 600 travailleurs (-23,8 %) en un an. L’Alberta et le Québec, cependant, ont connu des hausses sur douze mois de 6,4 % et 3,8 %, respectivement.

La tendance à la baisse observée pour beaucoup de ces indicateurs de mesure pourrait n’être que de courte durée, deux indicateurs clés de Statistique Canada ayant atteint des niveaux records en janvier 2021. La valeur des permis de construction délivrés par les municipalités à l’échelle du pays, qui se concentrent principalement dans le secteur résidentiel, a presque atteint la barre des 10 milliards de dollars. Parallèlement, l’investissement dans la construction d’immeubles a atteint un sommet de 16 milliards de dollars, également attribuable à la forte demande d’habitations.

La croissance dans le secteur non résidentiel demeure toutefois plus timide. Avec la réouverture de l’économie et la reprise prévue au printemps, la demande de construction non résidentielle devrait cependant s’accélérer.

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Klayton Gonçalves est économiste principal et responsable de l’information stratégique pour ConstruForce Canada.