L’Enquête sur la population active (EPA) d’avril de Statistique Canada, parue le 8 mai, donne un portrait peu réjouissant pour l’économie canadienne en général et pour le secteur de la construction en particulier, alors que les fermetures liées à la COVID-19 continuent ses ravages sur l’emploi.
Selon les données de l’EPA d’avril, plus de trois millions d’emplois ont été perdus depuis le début de la pandémie de COVID-19, dont deux millions en avril seulement. De plus, le nombre de personnes qui étaient en emploi, mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles a augmenté de 2,5 millions de février à avril. Le nombre de Canadiens sans emploi ou ayant travaillé des heures considérablement réduites s’est établi à 5,5 millions, ou plus du quart du niveau d’emploi de février. L’ampleur de la baisse de l’emploi observée depuis février (-15,7 %) dépasse de loin les diminutions enregistrées au cours des ralentissements du marché du travail antérieurs au Canada et freinera considérablement la demande des consommateurs.
Pour le secteur de la construction, le taux de chômage en avril 2020 a atteint 20,5 %, soit plus du double du niveau atteint en mars (10,1 %). Le secteur a enregistré une perte de 249 300 emplois en avril, ce qui porte la baisse totale de l’emploi depuis février à 266 100 (-24 %). Le Québec et l’Ontario, les deux provinces ayant les plus importantes mains-d’œuvre en construction au pays, ont été particulièrement touchés depuis février : le Québec enregistre une perte de 94 000 emplois et l’Ontario, 91 200. La plupart de ces emplois ont été perdus entre mars et avril : 93 100 au Québec et 81 800 en Ontario. L’Alberta, quatrième province en importance dans le secteur de la construction, a enregistré une baisse de 31 000 travailleurs au cours de cette période.
