Les travailleurs formés à l’étranger « passent entre les mailles du filet »: nouvelle étude | ConstruForce Canada

Les travailleurs formés à l’étranger « passent entre les mailles du filet »: nouvelle étude


OTTAWA – Il y a peut-être un énorme bassin de main-d’œuvre qualifiée que les entreprises de construction canadiennes n’arrivent pas à exploiter parce que la méthode de reconnaissance des titres de compétence des travailleurs formés à l’étranger est incohérente et informelle, d’après une étude publiée cet automne par le Conseil sectoriel de la construction (CSC).

Selon l’Étude sur l'évaluation et la reconnaissance des titres de compétence des travailleurs formés à l'étranger dans l'industrie de la construction, les travailleurs formés à l’étranger sont défavorisés à cause d’obstacles linguistiques, de l’insuffisance de la documentation et de leur manque de connaissances au sujet des règlements sur la santé et la sécurité, des codes du bâtiment et d’autres exigences relatives au milieu de travail du Canada.

« Bon nombre de travailleurs formés à l’étranger passent entre les mailles du filet du point de vue de l’évaluation des compétences », dit George Gritziotis, directeur exécutif du CSC, « et cela se traduit par une perte de main-d’œuvre qualifiée en ces temps où certaines régions et certains secteurs de l’industrie en ont besoin plus que jamais. »

L’étude conclut que « la procédure n’est pas suivie de façon méthodique et est difficile à suivre. Les agents d’apprentissage font appel à leur jugement et à leur expérience pour évaluer les travailleurs formés à l’étranger. Ils ne disposent d’aucun ouvrage de référence sur les équivalences internationales. Une foule d’intervenants participent à l’évaluation, les politiques sont contradictoires et il ne semble pas y avoir une forte participation de l’industrie. »

M. Gritziotis signale par exemple que « les titres de compétence d’un homme de métier d’Asie du Sud sont évalués de la même façon que ceux d’une personne qui vient d’être formée selon le système d’apprentissage canadien. L’homme d’Asie du Sud peut être très qualifié dans son métier mais, s’il maîtrise mal l’anglais ou n’a pas les documents appropriés, il est peu probable qu’il obtiendra l’emploi.

« Cette étude accroît les connaissances qu’il nous faut pour aborder cette question de plus en plus importante. Vu les facteurs démographiques, les départs à la retraite et l’usure normale des affectifs, nous pourrons agir pour que la source clé de main-d’œuvre en question puisse être mieux utilisée si nous comprenons bien la façon dont les titres de compétence sont traités. »

Le CSC a fait réaliser l’étude pour mieux comprendre l’évaluation et la reconnaissance des titres de compétence étrangers dans l’industrie de la construction, dans des métiers connexes, à l’étranger.

Elle a compris 65 entrevues auprès de représentants de bureaux de l’apprentissage, de gouvernements, de donneurs d’ouvrage, d’entrepreneurs, d’associations d’entrepreneurs, de groupes syndicaux, d’organismes de reconnaissance des titres de compétence, d’établissements d’enseignement et d’organismes fournissant des services aux immigrants.

Le rapport recommande des moyens d’améliorer la procédure afin que l’industrie puisse profiter pleinement du potentiel productif de la main-d’œuvre et que les immigrants au Canada puissent pleinement mettre à contribution leurs compétences et leur expérience. Il prévoit l’intégration des travailleurs formés à l’étranger grâce à un système assurant le complément de leurs compétences, de leur instruction et de leur expérience en même temps qu’il répond aux besoins de l’économie canadienne.

« La responsabilité de donner suite aux recommandations incombe à l’industrie – employeurs et groupes syndicaux – en association avec les bureaux de l’apprentissage », dit M. Gritziotis, qui signale que le CSC a engagé des discussions avec les directeurs de l’apprentissage et d’autres intervenants clés pour niveler certains des obstacles à l’intégration des travailleurs formés à l’étranger.

Dans le cadre de son programme d’information sur le marché du travail, le Conseil sectoriel de la construction réalise des recherches sur des questions ayant trait à l’offre de main-d’œuvre dans l’industrie canadienne de la construction.

Des fonds ont été affectés à ce projet dans le cadre du Programme des conseils sectoriels, du gouvernement du Canada.

Le CSC est un organisme indépendant sans but lucratif fondé sur un partenariat entre les travailleurs et travailleuses et le patronat qui a été créé en 2001 afin de satisfaire aux besoins en ressources humaines actuels et futurs de l’industrie de la construction du Canada.

Pour obtenir d’autres renseignements à ce sujet et sur les autres programmes du CSC, veuillez communiquer avec :

Michelle Walsh
Directrice des communications
Conseil sectoriel de la construction
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