Mesurer l’impact des initiatives de santé mentale

10 novembre 2025 Blogues

Les problèmes de santé mentale constituent une préoccupation croissante dans les milieux de travail.

Selon l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), un Canadien sur cinq est confronté à un problème de santé mentale ou à une maladie mentale au cours d’une année donnée. Ces défis peuvent avoir de graves conséquences pour les employeurs, notamment une augmentation de l’absentéisme, une baisse de la productivité et une hausse du taux de roulement du personnel. Les problèmes de santé mentale coûtent environ 6 milliards de dollars par an en perte de productivité aux entreprises canadiennes.

La santé mentale n’est pas seulement une question personnelle; c’est un enjeu du milieu de travail qui a une incidence directe sur la productivité, le moral et les résultats financiers. Les organisations investissent de plus en plus dans les initiatives de santé mentale, mais comment peuvent-elles déterminer si ces programmes ont un effet positif? Aident-elles réellement les employés ou s’agit-il simplement d’une formalité administrative?

Mesurer l’impact des initiatives de santé mentale ne se résume pas à analyser des chiffres; vous devez comprendre les histoires humaines qui les motivent. Vous devez vous assurer que les programmes fonctionnent pour les personnes qui comptent le plus : votre personnel.

Les avantages généraux de la mesure de l’impact

Mesurer les initiatives de santé mentale améliore non seulement le bien-être individuel, mais aussi la performance organisationnelle. Les entreprises qui accordent une attention particulière à la santé mentale obtiennent souvent les résultats suivants :

Stratégies pour mesurer les initiatives de santé mentale

1. Sondages et rétroaction du personnel

Les sondages anonymes constituent l’un des moyens les plus simples de recueillir des commentaires sur l’efficacité des programmes de santé mentale. En interrogeant leur personnel sur leur connaissance des ressources disponibles, leur satisfaction à l’égard du soutien offert et leur niveau de confort à l’idée de discuter de santé mentale, les organisations peuvent déterminer leurs forces et leurs faiblesses.

2. Taux d’absentéisme et de roulement du personnel

Le suivi des variations en matière d’absentéisme et de roulement du personnel peut fournir des données fiables et révélatrices. Selon Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale, les personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale non traités prennent en moyenne 16 jours de congé de maladie de plus par année que leurs collègues. Le déploiement de programmes, comme les plans d’aide aux employés et le suivi des tendances en matière d’absentéisme, peut aider les organisations à évaluer l’impact concret de ces initiatives.

3. Utilisation des ressources

Assurez le suivi de la participation aux programmes tels que les services de thérapie, les ateliers ou les activités de bien-être. Si seul un faible pourcentage du personnel utilise ces ressources, cela pourrait indiquer un manque de sensibilisation ou des obstacles à l’accès. Par exemple, une entreprise pourrait analyser la participation aux ateliers sur la santé mentale organisés sur place et adapter son approche en fonction des tendances observées.

4. Groupes de discussion ou rétroactions individuelles

Parfois, les sondages ne représentent pas toute la réalité. L’organisation de groupes de discussion ou de séances de rétroaction privées permet de mieux comprendre l’impact des initiatives sur les individus au niveau personnel. Les conversations directes peuvent révéler des défis que les sondages anonymes pourraient ne pas détecter.

Surmonter les obstacles à l’évaluation

L’évaluation des initiatives peut parfois s’avérer difficile. Voici quelques défis courants et les solutions pour les relever :

  1. Stigmatisation : le personnel peut se sentir mal à l’aise de participer à des sondages ou de discuter ouvertement de santé mentale par crainte de jugements ou de répercussions. Pour surmonter cela, les organisations doivent favoriser une culture d’ouverture et de sécurité psychologique en normalisant les conversations sur la santé mentale grâce à l’engagement des dirigeants et au soutien des pairs.
  2. Contraintes en matière de ressources : les petites entités sont souvent confrontées à des budgets limités et à un accès restreint aux outils avancés permettant d’évaluer les initiatives de santé mentale. La collaboration avec des organismes externes tels que le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST) permet d’obtenir des ressources abordables et des directives d’experts afin d’assurer la pertinence et l’efficacité des évaluations.
  3. Impacts à long terme : l’amélioration de la santé mentale prend souvent des mois, voire des années, avant de se manifester pleinement, ce qui rend les évaluations à court terme insuffisantes. Les organisations doivent mettre en œuvre des évaluations continues à l’aide d’outils comme les rétroactions régulières du personnel et les indicateurs de performance à long terme afin de mesurer les avantages de longue durée et d’optimiser les programmes pour obtenir des résultats durables.

Pionnier du progrès

Le parcours vers l’amélioration de la santé mentale ne s’arrête pas au lancement d’initiatives, il commence par la compréhension de leur impact. En utilisant des outils comme des sondages, des indicateurs clés de performance et des évaluations sur mesure, les employeurs peuvent s’assurer que leurs programmes soutiennent véritablement le personnel. Ainsi, ils créent non seulement un milieu de travail plus sécuritaire et plus productif, mais ils génèrent également une culture de bien-être qui favorise le succès à long terme.

La prochaine étape est claire : commencer à mesurer pour apporter des changements notables. Comment votre organisation compte-t-elle prendre les devants en matière de santé mentale?


Michael Bach est auteur et conférencier, leader éclairé en matière d’inclusion, de diversité, d’équité et d’accessibilité et expert-conseil en IDEA (inclusion, diversité, équité et accessibilité) pour ConstruForce Canada.

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