L’activité industrielle et institutionnelle soutient la croissance de l’emploi malgré des tendances mitigées en matière de logement
Les données les plus récentes de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada montrent une croissance tant dans le secteur de la construction que de celui de la main-d’œuvre. Le premier a augmenté de 2 % tandis que le second a progressé de 1,9 %. En conséquence, le taux de chômage national du secteur en août 2025 est resté inchangé à 4,6 % par rapport à l’année précédente.
Le secteur traverse à nouveau sa période la plus chargée de l’année. Les données pour la période de 12 mois se terminant en juin 2025 montrent que la valeur des permis de construction a augmenté de 15 % – avec une croissance notable dans les composantes industrielles (+82 %) et institutionnelles (+61 %) – alors que le nombre de permis délivrés pour la même période n’a augmenté que de moins d’un point de pourcentage. Si l’écart entre la valeur et le nombre de permis peut être en partie dû à l’inflation générale, il indique également que des projets de plus grande envergure sont en cours de réalisation.
Les mises en chantier, quant à elles, dépassent le rythme de l’année dernière à l’échelle nationale, bien que certains grands centres urbains – notamment la région du Grand Toronto et la région métropolitaine de Vancouver – voient le nombre de mises en chantier reculer en raison de l’abondance de l’offre et de la hausse des taux d’inoccupation.
Pour la période de 12 mois se terminant en juillet 2025, le nombre total de mises en chantier a augmenté de 4 % à l’échelle nationale, les hausses notables des mises en chantier de maisons jumelées (+19 %) et d’appartements (+7 %) ayant plus que compensé le ralentissement des mises en chantier de maisons en rangée (-11 %) et de maisons individuelles (-2 %). Notamment, les mises en chantier d’immeubles d’appartements (que Statistique Canada définit comme des structures de cinq étages ou plus) pour la période de janvier 2025 à juillet 2025 sont en hausse de 4 % par rapport à la même période en 2024, avec des augmentations substantielles de l’activité au Québec, en Alberta et en Nouvelle-Écosse.
Alors que l’activité de construction augmente, le secteur enregistre des gains en matière d’emploi des jeunes travailleurs.
Sur les 32 900 postes créés entre août 2024 et août 2025, les travailleurs âgés de 15 à 24 ans représentent une augmentation de 20 800 emplois. Là encore, la hausse globale de la main-d’œuvre, soit 33 400 travailleurs de plus, s’explique en grande partie par l’arrivée de 23 400 jeunes travailleurs. Les gains ont été particulièrement notables chez les jeunes femmes, où l’emploi a augmenté de 56 % (+10 100 travailleuses) et la main-d’œuvre de 39 % (+8 100 travailleuses) – par rapport à des hausses de 5 % (+10 600) et 7 % (+15 200) respectivement chez les jeunes hommes. En conséquence, le taux de chômage des jeunes femmes est passé de 14,3 % en août 2024 à 3,4 % le mois dernier.
L’augmentation de l’emploi au sein du groupe d’âge moyen, c’est-à-dire les personnes âgées de 25 à 54 ans, a été plus modeste, avec un peu moins de 2 % (+17 700 travailleurs) au cours des 12 derniers mois, l’emploi chez les hommes du groupe d’âge moyen ayant augmenté de 11 300 travailleurs.
Un examen plus approfondi des données provinciales révèle que l’emploi a augmenté dans six provinces au cours des 12 derniers mois. Le plus haut gain absolu en matière d’emploi a été enregistré en Colombie-Britannique, avec une augmentation de 15 600 travailleurs, soit 6,1 %, par rapport à l’année précédente. L’Ontario a suivi avec un gain de 11 200 travailleurs (+1,9 %).
L’augmentation de l’emploi dans le secteur de la construction en Colombie-Britannique est due à une croissance significative des travaux de construction dans le secteur institutionnel. Alors que la valeur globale des permis pour l’année se terminant en juin 2025 a augmenté de 18,3 %, la composante institutionnelle de la province a connu une augmentation de près de 375 % au cours de la même période, en grande partie en raison du début des travaux de construction de projets hospitaliers à Kamloops, Burnaby et Nanaimo.
L’augmentation de l’emploi en Ontario, quant à elle, est due à une hausse notable de l’activité de construction industrielle, y compris les travaux en cours pour soutenir plusieurs grands projets de transport en commun dans la région du Grand Toronto, et le début des travaux pour divers projets de services d’utilité publique.
Le Québec, quant à lui, a enregistré le plus fort ralentissement de l’emploi par rapport à l’année précédente, soit -3 000 travailleurs (-0,9 %). L’Alberta (-1 100), le Nouveau-Brunswick (-1 100) et Terre-Neuve-et-Labrador (-1 000) sont les seules autres provinces ayant observé un ralentissement d’une année à l’autre.
Les taux de chômage dans les provinces varient de 3,9 % en Colombie-Britannique à 7,9 % à Terre-Neuve-et-Labrador. À l’exception de la Nouvelle-Écosse (5,5 %), aucune autre province n’a enregistré un taux de chômage supérieur à 4,9 %.
Indicateurs clés du secteur de la construction
