L’emploi dans la construction se contracte en juillet alors que les pressions sur la main-d’œuvre de l’été dernier s’atténuent | ConstruForce Canada

L’emploi dans la construction se contracte en juillet alors que les pressions sur la main-d’œuvre de l’été dernier s’atténuent


Carrefour Marché de l’emploi

Les données de juillet de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada révèlent que les niveaux d’emploi désaisonnalisé de toutes les industries sont pratiquement inchangés par rapport au mois précédent.

L’emploi s’est contracté de 6 000 travailleurs au cours du mois, le nombre de personnes travaillant à temps plein et à temps partiel étant demeuré stable.

En raison de ces changements, le taux de chômage national pour l’ensemble des industries a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 5,5 % en juillet, après des augmentations en mai (0,2 point de pourcentage) et en juin (0,2 point de pourcentage). Cette tendance a marqué la première augmentation du taux de chômage pendant trois mois consécutifs depuis les premiers mois de la pandémie de COVID-19.

Par rapport à juillet 2022, l’emploi désaisonnalisé a augmenté de 435 000. Le taux de chômage national, toutes industries confondues, est maintenant supérieur de 0,6 point de pourcentage au niveau enregistré 12 mois auparavant.

Les indicateurs clés de la construction se maintiennent

Pendant ce temps, des données non désaisonnalisées montrent que la construction continue de progresser dans la résolution de ses problèmes de main-d’œuvre.

Population active, emploi et taux de chômage dans le secteur  de la construction (%), Canada

L’emploi dans l’industrie nationale s’est légèrement contracté de 26 900 travailleurs (-1,6 %) entre juillet 2022 et juillet 2023, tandis que la population active a enregistré un modeste gain de 4 300 travailleurs (+0,3 %) au cours de la même période. Ces facteurs se sont combinés pour faire passer le taux de chômage de l’industrie de 2,4 % en juillet 2022 à son niveau actuel de 4,3 %.

Cette hausse du chômage n’est pas le reflet d’une crise imminente. Il s’agit davantage du reflet d’un retour à des marchés du travail plus équilibrés et potentiellement d’une rupture avec le resserrement du marché du travail qui a caractérisé l’industrie au cours des 12 derniers mois.

L’ensemble du secteur de la production de biens de l’économie, dont la construction est un sous-ensemble, a enregistré une augmentation de l’emploi de 43 100 (1 %) et de sa population active (74 800; 1,7 %), au cours de la même période de 12 mois. Le chômage du secteur a ainsi augmenté – de 0,7 point de pourcentage à 3,4 % – sur la même période.

En matière de nouvelles positives, la construction semble également s’appuyer sur les femmes pour aider à combler son déficit en matière d’emploi. Le nombre de femmes employées dans le secteur a augmenté de 7,3 % au cours des 12 derniers mois, passant de 209 500 à 224 700. Bien que ce chiffre soit encore bien inférieur à la plupart des autres industries, il s’agit d’un pas en avant positif et d’un reflet des efforts accrus de l’industrie pour augmenter le nombre de femmes dans la main-d’œuvre du secteur. En pourcentage de l’emploi total, les femmes représentent désormais 14 % de l’ensemble du secteur de la construction, contre seulement 13 % il y a un an.

Dans toutes les provinces, les gains d’emploi et de main-d’œuvre ont été polarisés. Les gains d’emploi ont varié de sommets atteignant 7 500 (+13,8 %) au Manitoba et 4 700 (+1,8 %) en Alberta à des creux de -23 900 (-9,8 %) en Colombie-Britannique et de -7 800 (-16,6 %) en Nouvelle-Écosse.

Les baisses en Colombie-Britannique, bien qu’importantes, devraient être de courte durée et probablement le reflet de plusieurs grands projets dans la province qui approchent de l’achèvement. De même, la baisse en Nouvelle-Écosse devrait également être perçue davantage comme une pause que comme une baisse de la demande, car le volume de projets dans la province dont la construction est prévue demeure bien élevé.

Les tendances de la population active ont suivi un parcours similaire, la Colombie-Britannique ayant enregistré une perte de 17 600 (-7 %) et la Nouvelle-Écosse une perte de 7 500 (-15,4 %). L’Alberta et l’Ontario ont enregistré des gains de 13 200 (+1,8 %) et 10 200 (+1,6 %) respectivement, ce qui est bénéfique pour l’Ontario, car la région lutte depuis 12 mois pour suivre le rythme des demandes de construction.

Fait à noter, l’Île-du-Prince-Édouard a été la seule province à déclarer une contraction de son taux de chômage dans l’industrie au cours des 12 derniers mois. Elle a déclaré une baisse de 0,1 point de pourcentage, tandis que toutes les autres provinces ont déclaré soit aucun changement, soit des augmentations allant jusqu’à 3,4 points de pourcentage.

Quant à la main-d’œuvre de la construction, bien qu’elle ait légèrement diminué par rapport à juin, elle demeure à un sommet quasi historique. En juillet, la main-d’œuvre nationale de la construction comptait 1,702 million de travailleurs, soit environ 7,9 % de la population active totale du Canada.

Photo of Klayton Gonçalves
Klayton Gonçalves est économiste principal et responsable de l’information stratégique pour ConstruForce Canada.