Les dernières données de l’Enquête sur la population active (EPA) publiées par Statistique Canada le 9 juin montrent que dans l’ensemble, tous secteurs confondus, l’emploi est demeuré pratiquement inchangé entre avril et mai. L’emploi a reculé de 17 000 travailleurs (-0,1 %) au cours du mois et est en ralentissement depuis le début de l’année. Les données les plus récentes de l’EPA indiquent une augmentation mensuelle moyenne de l’emploi de 33 000 travailleurs entre les mois de février et avril. Entre septembre et janvier, l’emploi a augmenté d’environ 65 200 travailleurs en moyenne par mois.
L’emploi a diminué de 77 000 travailleurs (-2,8 %) chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans et a augmenté de 63 000 travailleurs (+0,5 %) chez les personnes de 25 à 54 ans.
Le taux d’emploi (le pourcentage de personnes âgées de 15 ans et plus qui occupent un emploi) a reculé de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 62,1 % en mai. Ces données reflètent la forte croissance démographique au cours du mois (+83 000) et la faible variation de l’emploi.
En parallèle, le taux de chômage à l’échelle nationale a augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 5,2 % en mai.
Le marché de l’emploi dans la construction se resserre à l’approche de la haute saison
Les données sur les permis de bâtir suggèrent que le secteur de la construction pourrait se préparer à faire face à un été occupé. Statistique Canada rapporte que la valeur mensuelle des permis a été supérieure à 10 milliards de dollars au cours de chacun des trois premiers mois de l’année et a atteint près de 12 milliards de dollars en mars en raison d’une forte demande pour les constructions d’immeubles industriels, commerciaux et institutionnels. La valeur des permis a toutefois reculé à 9,6 milliards de dollars en avril.
L’emploi a réagi en conséquence. Après être demeuré pratiquement inchangé au cours des trois premiers mois de l’année, l’emploi non désaisonnalisé a augmenté de 36 200 travailleurs (+2,4 %) en avril et de 80 200 travailleurs (+5,2 %) supplémentaires en mai. La croissance de la population active a de nouveau accusé un retard. La population active a augmenté de 46 100 (+2,8 %) en mai, diminuant le taux de chômage du secteur à 4,7 % (contre 6,9 % en avril).
Par rapport à mai 2022, les tendances suggèrent que la population active dans la construction pourrait rattraper les besoins en main-d’œuvre. Au cours des 12 derniers mois, l’emploi dans le secteur a augmenté de 46 800 travailleurs (3,0 %), tandis que la population active a augmenté de 51 900 travailleurs (3,1 %). Le taux de chômage global du secteur a grimpé de 4,5 % pour arriver à 4,7 % au cours de la même période.
Le secteur de la construction continue également de voir augmenter le nombre des travailleurs parmi les principales démographies. Au cours des 12 derniers mois, le nombre de travailleurs d’âge moyen est passé de 1 069 millions à 1 124 millions dans le secteur. Le secteur a également enregistré une croissance chez les personnes âgées de 15 à 24 ans, tandis que le nombre de travailleurs âgés de 55 ans et plus a diminué au cours des 12 derniers mois.
Le nombre de femmes dans le secteur de la construction a aussi augmenté au cours des 12 derniers mois, passant de 194 300 en mai 2022 (12 % de l’emploi total du secteur) à 221 900 (14 % de l’emploi total du secteur) en mai 2023.
L’Alberta, l’Ontario et le Québec affichent les plus importants gains d’emploi et de population active
L’Alberta (+23 300), l’Ontario (+21 700) et le Québec (+20 900) ont enregistré les gains d’emploi mensuels les plus importants en mai, alors que seule la Colombie-Britannique (-3 600) a connu une baisse. Les données sur la population active ont suivi des tendances similaires : l’Alberta (+18 300), l’Ontario (+11 800) et le Québec (+9 200) ont enregistré la plus forte hausse absolue, tandis que la Colombie-Britannique a enregistré le recul le plus marqué (-1 300). Les taux de chômage ont été égaux ou inférieurs à 5 % dans cinq provinces (Colombie-Britannique, Alberta, Manitoba, Ontario et Québec), alors que les provinces de l’Atlantique ont affiché des taux entre 7,5 % (Nouvelle-Écosse) et 12,1 % (Terre-Neuve-et-Labrador).
Sur une base annuelle, les gains d’emploi les plus élevés ont été observés en Ontario (+20 700) et au Québec (+20 600). L’Alberta et le Manitoba sont les suivantes au rang des plus fortes hausses de l’emploi (respectivement 9 200 et 5 800), tandis que les autres provinces ont enregistré des hausses de 2 000 ou moins. La Saskatchewan (-9 300) a connu la plus forte baisse d’emploi d’une année à l’autre, suivie de la Nouvelle-Écosse (-4 100).
L’évolution de la population active a suivi des tendances similaires. L’Ontario et le Québec sont de loin les provinces qui ont connu la croissance la plus importante au cours des 12 derniers mois, avec respectivement 27 600 et 19 000. La population active de la Saskatchewan a diminué de 9 500 et celle de la Nouvelle-Écosse de 3 400.
