Le taux d’emploi dans la construction a diminué de 0,6 % au cours de la période de 12 mois terminant en octobre 2025, tandis que celui de la main-d’œuvre (personnes employées et à la recherche d’un emploi) a progressé de 0,3 %.
Selon les dernières données de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada, le taux d’emploi dans la construction a légèrement diminué (-0,6 %) entre octobre 2024 et octobre 2025, tandis que la main-d’œuvre a légèrement augmenté (+0,3 %). Par conséquent, le taux de chômage national dans la construction a présenté une hausse, passant de 3,8 % à 4,6 %.
Au cours des 12 derniers mois, le taux d’emploi global a diminué tant chez les hommes que chez les femmes, avec une baisse de 0,5 % et de 1,0 %, respectivement. Un examen plus approfondi des chiffres révèle toutefois que le taux d’emploi a augmenté de 0,7 % parmi les travailleurs de la cohorte la plus jeune, c’est-à-dire ceux âgés de 15 à 24 ans. La hausse est exclusivement due au taux d’emploi des jeunes hommes (+1,8 %), étant donné que le taux d’emploi des jeunes femmes a diminué de 9,6 %.

Parmi les travailleurs du groupe d’âge moyen (c.-à-d. ceux âgés de 25 à 54 ans), le taux d’emploi est resté pratiquement inchangé avec une hausse de 0,1 %. Les gains concernaient exclusivement le taux d’emploi des femmes d’âge moyen, qui a augmenté de 7,1 %. Le taux d’emploi chez les hommes d’âge moyen a augmenté de 0,9 %. L’emploi dans la cohorte des travailleurs les plus âgés, c.-à-d. les travailleurs de 55 ans et plus, a ralenti de 3,9 % au total.
Les données sur l’emploi du mois d’octobre correspondent aux tendances observées dans les données sur la valeur des permis de construction. Pour la période de 12 mois se terminant en septembre 2025, la valeur des permis de construction a diminué de 7,5 % dans l’ensemble du pays, des ralentissements ayant été observés dans 4 des 5 sous-secteurs, notamment dans la construction de bâtiments institutionnels (-43,6 %) et la construction de bâtiments industriels (-15,0 %). Seule la construction de bâtiments commerciaux a enregistré une hausse (+10,0 %) au cours de la même période.
Il faut toutefois être prudent lorsqu’on compare la valeur des permis de construction (en dollars historiques) aux tendances de l’emploi, car les données publiées par Statistique Canada ne permettent pas de déterminer clairement si cette baisse de valeur est due à une diminution des niveaux d’activité, à une baisse des prix, à des pratiques de construction avancées ou à une augmentation de la productivité de la main-d’œuvre qui pourrait réduire le coût de la construction. Cette situation est particulièrement complexe, car le nombre de permis de construction a augmenté (+3,2 %) en septembre, ce qui pourrait indiquer la construction de davantage de projets modestes à l’échelle nationale ou l’une des raisons susmentionnées.
La baisse de la valeur des permis de construction peut être due à différentes tendances. Le ralentissement de la construction de bâtiments industriels d’une année à l’autre pourrait être lié à l’incertitude économique actuelle créée par les différends tarifaires entre le Canada et les États-Unis et à leurs répercussions sur les investissements dans le secteur de la fabrication, en particulier sur la construction de bâtiments. De même, la diminution des permis de construction résidentielle (les permis de construction pour les logements unifamiliaux ont enregistré une baisse de 2,2 %, tandis que les permis pour les logements collectifs ont enregistré une baisse de 3,5 % d’une année à l’autre) peut être due à l’affaiblissement de la confiance des consommateurs, en particulier en ce qui concerne les échéances des projets de rénovation, ainsi qu’aux préoccupations persistantes concernant l’abordabilité des logements et les conditions d’offre excédentaire dans les régions métropolitaines de recensement de Toronto et de Vancouver.
Dans l’ensemble du pays, cinq provinces ont enregistré une hausse de l’emploi dans la construction entre octobre 2024 et 2025. La Colombie-Britannique a enregistré le plus fort gain absolu avec une hausse de 14 900 travailleurs, soit de 6,1 %. La Saskatchewan (+4 400 travailleurs, +9,6 %) et le Manitoba (+3 600 travailleurs, +6,1 %) ont suivi, les provinces de l’Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador enregistrant chacune des augmentations inférieures à 1 000 travailleurs.
La Colombie-Britannique, en particulier, a fait état d’une hausse notable du nombre de permis de construction pour la période de 12 mois se terminant en septembre 2025. Les valeurs ont augmenté de 53,0 % d’une année à l’autre, avec des hausses importantes dans les sous-secteurs industriel (+167,9 %), commercial (+194,4 %) et institutionnel (+91,2 %). Ces gains sont liés à une longue liste de projets majeurs dans le secteur de la construction non résidentielle de la province, notamment deux grands projets de gaz naturel liquéfié et plusieurs établissements de soins de longue durée et de santé. Bien que la valeur des permis dans le secteur résidentiel de la province ait également augmenté d’une année à l’autre, le nombre total de mises en chantier a diminué de 15,9 % au cours de la même période, avec des ralentissements notables des mises en chantier de maisons en rangée (-29,9 %) et d’appartements (-18,6 %).
À l’inverse, le Québec a enregistré la plus forte baisse absolue de l’emploi d’une année à l’autre (-20 500 travailleurs, -5,8 %), suivi de l’Ontario (-7 900 travailleurs, -1,3 %), du Nouveau-Brunswick (-3 200 travailleurs, -8,6 %) et de la Nouvelle-Écosse (-2 700 travailleurs, -5,7 %). L’Île-du-Prince-Édouard a enregistré une baisse plus modeste de 100 travailleurs ou de 1,0 %. La baisse de l’emploi au Québec en octobre représente plus de la moitié des pertes d’emploi dans le secteur de la construction à l’échelle nationale d’une année à l’autre (-10 200 travailleurs). Ces pertes sont probablement dues à la conclusion de plusieurs projets importants dans les secteurs institutionnel, manufacturier et des services publics plus tôt cette année, y compris le centre régional de santé Eeyou-Eenou, l’usine Recyclage Carbone Varennes et la ligne d’interconnexion Hertel-New York d’Hydro-Québec.
Pour octobre 2025, les taux de chômage dans la construction varient d’une province à l’autre, allant d’un minimum de 2,6 % au Manitoba à un maximum de 9,8 % à Terre-Neuve-et-Labrador. La plupart des autres provinces ont enregistré des taux compris entre 3 % et 5 %.
Enfin, après dix mois de données de l’EPA, nous pouvons commencer à prévoir la fin de l’année pour le secteur de la construction au Canada.
Même si la demande nationale a diminué en septembre, elle a progressé lors de tous les autres mois de l’année 2025. Par conséquent, depuis le début de l’année (de janvier à octobre), le taux d’emploi a augmenté de 32 400 travailleurs (+2,0 %). La croissance de la main-d’œuvre, quant à elle, a été supérieure à celle du taux d’emploi, avec une augmentation de 48 400 travailleurs (+2,8 %), ce qui a entraîné une hausse du taux de chômage à une moyenne annuelle de 6,4 % depuis le début de l’année (par rapport à 5,6 % entre janvier et octobre en 2024).
Depuis le début de l’année, la plupart des provinces ont connu une croissance de l’emploi, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador (-8,4 %), du Nouveau-Brunswick (-5,9 %), du Québec (-1,8 %) et de l’Ontario (-0,1 %). La croissance a été la plus forte en Saskatchewan (+13,4 %), à l’Île-du-Prince-Édouard (+9,6 %), ainsi que dans les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, qui ont toutes deux affiché une croissance de l’emploi d’environ 6,5 % depuis le début de l’année.

Indicateurs clés du secteur de la construction
